Le mont Everest... Scénario d’une crise.
Je sens et je vois la tension progresser dans ton corps. Jusque dans les orteils… Ta respiration devient plus rapide, ta voix plus forte… Je sais qu’on ne pourra pas éviter le raz-de-marée… Un mot de travers, un regard en coin ou quoi que ce soit d’imprévisible et la digue se rompt.
J’essaie de rester calme et de renforcer la digue, tant que faire se peut. J’essaie de te tenir à l’écart de tous les facteurs de stress… L’adrénaline coule dans mes veines : et si la digue venait à céder maintenant… Je transpire.
La tension monte, la digue tient encore, mais déjà des fissures apparaissent.
Et soudain… La digue se rompt, la marée monte, entraîne tout sur son passage, et j’essaie de maintenir ma tête hors de l’eau… Je sais qu’à partir de maintenant je dois attendre que le raz-de-marée passe, que la mer se retire. J’essaie de limiter les dégâts, j’essaie de rester calme.
C’est difficile, de rester calme, lorsque son enfant tempête, frappe, jure, comme s’il était un ouragan. Tout est secoué, emporté comme dans un tourbillon.
Finalement, après ce qui semble une éternité, la mer se retire, l’ouragan se transforme en doux zéphyr… Tu pleures, tu te décomposes, comme si tu ne pouvais pas appréhender ce qui s’est passé, comme si une « force étrangère » avait pris possession de toi.
C’est le moment qui me fait le plus mal à l’âme… Je me sens tellement désolée, pour toi, pour nous…
Nous nous enlaçons, tu demandes pardon, et j’ai l’impression d’avoir gravi une montagne, je suis épuisée, cassée, sans énergie…
Nous vivons de raz-de-marée en raz-de-marée, avec, entre temps, des instants magnifiques, que je ne laisserais passer pour rien au monde.
Je pense que c’est cela qui pompe tant d’énergie : devoir constamment intercepter ces raz-de-marée et les supporter.
C’et cela, l’autisme !
Meilleures salutations,
Steffi
Keine Kommentare:
Kommentar veröffentlichen